Antonio Salieri
Antonio Salieri (1750-1825, élu le 2 mars 1805 au fauteuil n°5 précédemment occupé par Pietro Guglielmi) naît à Legnago près de Vérone, alors possession de la République de Venise, mais passe la plus grande partie de sa vie à Vienne où il arrive à l’âge de seize ans suivant Florian Gassmann, son maître de musique. Figure importante de la scène musicale de Vienne, Gaussmann prépare pour son élève et assistant un avenir musical prometteur et le présente à Christoph Willibald Gluck qui devient son protecteur. Dans les années 1770, Salieri compose ses premiers opéras, dont Le Donne letterate (1770), Armida (1771) et La fiera di Venezia (1772), qui lui apportent son premier succès public. Nommé compositeur de la cour et maître de chapelle de l’Opéra italien à la mort de Gassmann, il entame en 1774 une carrière prestigieuse à la cour du Saint-Empire.
Elevé dans la tradition du bel canto italien et suivant la réforme musicale de Gluck, Salieri se distingue par une nouvelle écriture musicale, plus dramatique, dense et orchestrée. En 1778, son opéra L’Europa riconosciuta est choisi pour l’inauguration de la Scala de Milan. Cette commande marque le début de la carrière européenne du compositeur. Il donne La scuola de’ gelosi (1779) à Venise, Les Danaïdes (1784) et Tarare (1787) à Paris, Semiramide à Munich (1782). En 1788, devenu maître de chapelle impérial, il voit ses fonctions augmentées de celles de chef d’orchestre. En 1808, il dirige La Création de Joseph Haydn lors de la dernière apparition publique de ce dernier.
Au tournant du XIXe siècle, l’écriture de la musique d’église prend une part croissante dans son œuvre et il se consacre de plus en plus à l’enseignement. Parmi ses nombreux élèves figurent Ludwig van Beethoven, Giacomo Meyerbeer, Franz Schubert et le tout jeune Franz Liszt. En 1816, des célébrations solennelles sont organisées à Vienne pour marquer le cinquantième anniversaire de sa carrière musicale viennoise.