Catherine Meurisse

Gravure et dessin
Élu(e) le
Né(e) à
Niort
Le
Catherine Meurisse

Née en 1980, après un cursus de lettres modernes, Catherine Meurisse fait ses études à l’école supérieure Estienne puis à l’ENSAD à Paris.

Lauréate d’un concours scolaire de dessin de presse en 2001, elle est publiée pour la première fois dans Charlie Hebdo et Les Echos. À 25 ans elle est embauchée à Charlie et y travaillera pendant douze ans comme dessinatrice-reporter et caricaturiste. À ses côtés, les plus grandes plumes : Cabu, Wolinski, Charb, Luz, Riss, Tignous, Honoré, Jul, Willem. Elle impose son style spontané dans de nombreux journaux (Le Monde, Libération, Les Échos, L’Obs, Télérama…) et mène en parallèle le métier d’illustratrice pour la jeunesse, dans des magazines (Okapi, Astrapi…) comme dans l’édition (Bayard, Gallimard, Nathan…). Aux métiers de caricaturiste et d’illustratrice s’ajoute rapidement celui d’autrice de bande dessinée.

Dans ses albums, mêlant le plus souvent art et littérature, l’esprit de sérieux n’a pas sa place. Après Mes hommes de lettres, Le Pont des arts et Moderne Olympia, qui invitent peintres et écrivains célèbres à descendre de leur piédestal et entrer dans la danse des muses et des musées, Savoir-vivre ou mourir, récit d’un stage d’intégration à l’Académie des bonnes manières de Nadine de Rothschild, Drôles de femmes, série de portraits de comédiennes qui ont fait de l’humour leur métier (Anémone, Yolande Moreau… avec Julie Birmant au scénario), elle signe en 2016 La Légèreté, récit de son retour à la vie et à la mémoire, après l’attentat contre Charlie Hebdo auquel elle a échappé. Moteur de ce livre, la quête de beauté l’invite à réapprendre à écrire et dessiner. Cet album signe la fin de son activité de caricaturiste. Elle quitte la rédaction de Charlie Hebdo et décide de s’éloigner de l’urgence de l’actualité pour se consacrer au temps long de la bande dessinée, propice à la rêverie. Après le burlesque Scènes de la vie hormonale paraissent en 2018 Les Grands Espaces, évocation de son enfance à la campagne où se mêlent souvenirs savoureux et conscience politique du paysage abîmé par l’agriculture intensive.

Dans ses livres, nature et culture sont perméables ; les arbres, comme l’écrit Proust, sont une tribu vigoureuse dont nous avons tout à apprendre.

En 2019 Delacroix, adaptation illustrée des mémoires d’Alexandre Dumas, grand ami du peintre, la met sur le chemin de l’Académie des beaux-arts. Élue le 15 janvier 2020, elle fait entrer la bande dessinée à l’Institut de France. Elle est la plus jeune des membres de l’Institut, toutes académies confondues.

Elle publie en 2021 La Jeune femme et la Mer, récit initiatique interrogeant notre capacité à entrer en résonance avec la nature. Petit traité d’esthétique japonaise du paysage dissimulé sous un masque drolatique, l’album s’inspire de sa résidence à la Villa Kujoyama à Kyoto. Une exposition rétrospective, Catherine Meurisse, la vie en dessin, lui a été récemment consacrée à la Bibliothèque publique d’Information du Centre Pompidou, ainsi qu’au Cartoonmuseum de Bâle. Son travail sera bientôt exposé au musée Tomi Ungerer à Strasbourg. Elle est représentée par la galerie Barbier à Paris et par la galerie Philippe Labaune à New York.

Elle signe cette année l’illustration des Fables de La Fontaine, ainsi que Humaine, trop humaine, une bande dessinée qui ébranle avec humour les codes de la pensée philosophique.

[portrait : crédit Juliette Agnel]
Séance d’installation sous la Coupole

Ses actualités

Du 
 au 

Exposition "Catherine Meurisse : la vie en dessin" à la Bibliothèque publique d'information du Centre Pompidou
Plus d'informations