Dix-huitièmiste de coeur et de formation, passé par l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV) et l’École du Louvre, Christophe Leribault a soutenu en 1997, sous la direction d’Antoine Schnapper, une thèse de doctorat sur le peintre Jean-François de Troy (1679-1752) qui a fait date. Il avait pu notamment y travailler alors qu’il était pensionnaire à l’Académie de France à Rome, institution que Jean-François de Troy avait lui-même dirigée. Cette thèse lui permit de faire paraître en 2002 une monographie devenue l’ouvrage de référence sur cet artiste, témoignant également de son attachement à cette période.
À l’issue du concours des conservateurs de l’École du Patrimoine, il devient en 1990 conservateur au musée Carnavalet - Histoire de Paris, où il se consacre aux peintures et aux dessins jusqu’en 2006 en multipliant acquisitions et expositions. Devenu directeur adjoint du département des Arts graphiques du Louvre et, parallèlement, directeur du musée Eugène-Delacroix, il y développe notamment son expertise du XIXe siècle.
En 2012, il est nommé directeur du Petit Palais, où il a à coeur de développer les activités pédagogiques, tout comme les actions sociales. Il y assure le commissariat d’expositions qui ont marqué les esprits et ont contribué à démultiplier le visitorat du musée comme « Carl Larsson. L’imagier de la Suède », « Paris 1900. La Ville spectacle », « Le Baroque des Lumières. Chefs-d’oeuvre des églises de Paris au XVIIIe siècle », « Paris romantique, 1815-1848 » ou « Il y a Répine ». Avec Kehinde Wiley, Yan Pei Ming, Valérie Jouve ou Jean-Michel Othoniel, il ouvre aussi au Petit Palais une fenêtre sur l’art contemporain.
Il est nommé président de l’Établissement public du musée d’Orsay et du musée de l’Orangerie – Valéry Giscard d’Estaing en 2021. Grâce à un développement intense du mécénat, il s’attèle à recontextualiser les collections, fait avancer le projet du Centre de Ressources et de Recherche Daniel Marchesseau, initie des expositions comme « Pastels. De Millet à Redon » ou « Louis Janmot. Le Poème de l’âme », invite des artistes contemporains tels que Peter Doig, Nathanaëlle Herbelin ou Elmgreen & Dragset, et conçoit une grande opération de prêts à l’occasion des 150 ans de l’impressionnisme qui a permis de faire de cet anniversaire une grande fête nationale, célébrée dans 34 musées à travers tout le territoire.
Ces deux dernières années le voient revenir à ses premières amours : comme Jean-François de Troy, il est élu à l’Académie des beaux-arts en 2023, au fauteuil précédemment occupé par Pierre Cardin, et est également nommé président de l’Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles en février 2024, où le peintre avait eu l’occasion d’oeuvrer. Après y avoir accueilli des compétitions des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, Christophe Leribault renouera avec de grands projets de restaurations patrimoniales et d’expositions tant d’art ancien que d’art contemporain, tout en veillant à toujours mieux partager avec le plus grand nombre cette part de l’histoire européenne qui reste riche d’enseignements.
[crédit Edouard Brane / Académie des beaux-arts]