Par Laurent Petitgirard, Secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts
Le magnifique Cynocéphale qui orne la couverture de cette Lettre dégage un sentiment de force tranquille qui correspond parfaitement à la personnalité de son auteur, Pierre-Yves Trémois, doyen de l’Académie des beaux-arts où il a été élu le 8 février 1978 au fauteuil de Paul Lemagny.
De par son insatiable curiosité et avec la sidérante énergie qu’il déploie à quatre-vingt dix-huit ans, Pierre-Yves Trémois nous montre à quel point la création artistique peut-être régénératrice, surtout lorsqu’elle est dégagée de toute concession envers quelque mode que ce soit.
En mai 2017, nous avons élu au siège de Jean Prodromidès le compositeur Bruno Mantovani, alors âgé de quarante-trois ans.
En les regardant converser tous les deux avec passion sur l’art, nous avons tous réalisé que le demi-siècle qui les sépare ne comptait pas.
L’Académie des beaux-arts se caractérise par l’incroyable diversité esthétique qui traverse ses différentes sections.
Cette situation est à l’opposé de l’académisme.
Nous élirons aussi bien des plasticiens figuratifs, abstraits ou conceptuels, des compositeurs de musique tonale, atonale ou électroacoustique, des cinéastes de fiction ou de documentaire, le point commun de tous ces artistes sera toujours l’exigence et l’ouverture aux autres.
Notre Compagnie s’enrichit des approches différentes et parfois même opposées de la création artistique qu’ont ses différents membres.
La cohésion vient d’une rigueur partagée dans la réalisation des œuvres, doublée d’une tolérance pour des visions souvent décalées, mais toujours respectées.
C’est pour cela que nous entendons assumer pleinement notre rôle de conseil de l’État en matière culturelle en veillant à ce que la volonté de démocratisation de la culture passe toujours par une élévation des connaissances des publics et non par un abaissement de l’ambition créatrice.