Le Grand Prix d’Architecture de l’Académie des beaux-arts (Prix Charles Abella) est un prix international décerné à un architecte pour l’ensemble de son parcours. A l’image de ses distinctions attribuées dans d’autres disciplines, l’Académie entend par l’attribution de ce prix saluer l’exemplarité d’une trajectoire dans le domaine architectural. Il est doté d’un montant de 35 000 euros.
Le Grand Prix d’Architecture de l’Académie des beaux-arts (Prix Charles Abella) 2022 est décerné à Christian de Portzamparc.
Christian de Portzamparc
Christian de Portzamparc est l’un des architectes et urbanistes français les plus reconnus. Il commence à se faire connaître par l’ensemble de logements des Hautes Formes à Paris en 1979, construit autour d’une rue qu’il crée et devient célèbre avec la construction de la Cité de la Musique en 1995, un projet comprenant des salles de concert de différentes capacités, un musée de la Musique et des unités de logement. Il est le premier architecte français à recevoir le Prix Pritzker en 1994. En 2004, le Grand Prix d’Urbanisme lui est décerné et en 2018, la Japan Art Association lui remet le « Praemium Imperiale » dans la catégorie architecture, pour ses réalisations artistiques et son rayonnement international.
Son travail est reconnu pour ses qualités distinctives, des formes audacieuses, une démarche artistique et sa créativité de peintre aquarelliste.
Son œuvre, en France comme à l’international, est marquée par de nombreuses réalisations dédiées à la musique et la danse et par sa vision urbanistique. Il donne une grande importance à l’interaction entre l’espace urbain et l’être humain. Sans pour autant rejeter la forme, il souligne que son but n’est pas uniquement la réussite esthétique. Toute forme, dans ce qu’il crée, doit se confronter à plusieurs bonnes raisons d’exister : un meilleur usage et un plus grand confort, la capacité de rendre heureux et d’ouvrir à des sentiments poétiques, une connexion avec le site de construction existant. Christian de Portzamparc n’a jamais séparé architecture et urbanisme. Construire un quartier est pour lui une mission fondamentale. Il a renouvelé la vision de la structure urbaine à travers une méthode de conception qu’il a nommée « îlot ouvert » et qu’il a mise en pratique dans le quartier Masséna à Paris. Le concept est aujourd’hui utilisé dans de nombreux projets de développement urbain.
Parmi ses œuvres majeures comptent notamment Nexus II, un complexe résidentiel à Fukuoka (1991), la Tour LVMH ainsi que deux gratte-ciels à New York (1999 et 2015), la Philharmonie Luxembourg (2005), la Cité des Arts, un complexe culturel à Rio de Janeiro (2013), Paris La Défense Arena, un stade couvert à Nanterre aux portes de Paris (2017), ainsi que le Grand Théâtre de Casablanca (2019) et l’Opera House de Shanghai (2020). Il a livré récemment de vastes projets en Chine, dont le grand Centre Culturel de Suzhou (2021) et le Centre national des congrès chinois (2022), ainsi qu’en France, comme la tour de la cyber sécurité à La Défense (2021) et le Campus Universitaire de La Sorbonne Nouvelle à Paris (2022).
Ses derniers ouvrages, Les dessins et les jours et Portzamparc Buildings, sont parus respectivement en France aux éditions Somogy en 2020 et aux Etats-Unis aux éditions Rizzoli en 2018.
09/11/2022
Conversation entre Christian de Portzamparc et Francis Rambert
A l'occasion de la remise du Grand Prix d'Architecture à Christian de Portzamparc par Dominique Perrault, membre de l'Académie des beaux-arts, sous la Coupole du Palais de l'Institut de France, Francis Rambert a animé une conversation avec Christian de Portzamparc autour des ses principales réalisations.