photo Edouard Brane

Grand Prix de l'Académie des beaux-arts en chorégraphie

Grands Prix de l'Académie des beaux-arts

Sur la proposition de Laurent Petitgirard, son secrétaire perpétuel, l’Académie des beaux-arts a créé, en 2023, les « Grands Prix de l’Académie des beaux-arts ». Ces distinctions complètent la cinquantaine de prix que l’Académie attribue déjà chaque année.

9 Grands Prix, correspondants aux 9 sections de l’Académie (peinture, sculpture, architecture, gravure et dessin, composition musicale, membres libres, cinéma et audiovisuel, photographie, chorégraphie) vont être décernés, à raison de 3 par an. Ils viennent mettre à l’honneur des artistes de nationalité française ou étrangère s’étant illustrés grâce à l’excellence de leur carrière ou le caractère particulièrement remarquable d’une œuvre récente ou d’une action récemment menée. Ces prix sont dotés de 30 000 euros chacun, financés par l’Académie. Cette somme est mise à la disposition de chaque lauréat, invité à la répartir entre plusieurs artistes dont il apprécie l’œuvre ou l’action.

En 2023, le Grand Prix de l'Académie des beaux-arts en chorégraphie a été décerné à Germaine Acogny.
 

 

11/10/2023

Communiqué de presse

 

 

Germaine Acogny à la tribune
Germaine Acogny © Edouard Brane pour l'Académie des beaux-arts


Germaine Acogny

En 1968, à l’âge de 24 ans, Germaine Acogny crée son premier studio de danse. Influencée par l’héritage gestuel de sa grand-mère, prêtresse Yoruba, son apprentissage des danses traditionnelles africaines et des danses occidentales, elle met au point sa propre technique de danse africaine moderne. En 1977, elle est choisie par Maurice Béjart pour diriger le Mudra Afrique, l’école professionnelle qu’il fonde avec le Président Léopold Senghor. Elle s’installe ensuite à Bruxelles et organise des stages de danse africaine moderne. Cette expérience se renouvelle en Casamance, dans le sud du Sénégal, dans le village de Fanghoumé, qui reçoit des stagiaires danseurs venus du monde entier. Avec son mari Helmut Vogt, elle fonde en 1985 à Toulouse le Studio-École-Ballet-Théâtre du 3ème Monde.

En 1987, Germaine Acogny collabore avec le chanteur Peter Gabriel pour la réalisation d’un clip. L’année suivante, elle crée son premier solo intitulé Sahel. Elle continue à créer d’autres chorégraphies telles que YE’OU, son deuxième solo qui remporte en 1991 le London Contemporary Dance and Performance Award. En 1997, elle est nommée Directrice artistique de la section « Danse d’Afrique en création » à Paris. En 1998 au Sénégal, elle commence la construction du Centre international en danses traditionnelles et contemporaines africaines, L’École des Sables, à Toubab Dialaw, lieu d’échange et de formation pour les danseurs de toute l’Afrique. Inaugurée officiellement en 2004, l’école a accueilli des professeurs et chorégraphes de renommée internationale. En janvier 2015, elle transmet la direction artistique de l’École des Sables à son fils Patrick Acogny.

A partir de 2001, Germaine Acogny chorégraphie et danse de nombreux solos. Elle crée avec Kota Yamazaki (Japon) la pièce Fagaala en 2004, sur le génocide du Rwanda pour sa compagnie JANT BI, qui reçoit un Bessie Award (Contemporary Dance and Performance Award) à New York en 2007. Son solo, Songook Yaakaar est créé en 2010 puis en 2014, le chorégraphe Olivier Dubois crée pour elle le solo Mon élue noire – Sacre no.2. En 2015, elle crée À un endroit du début, en collaboration avec le metteur en scène Mikaël Serre. En 2021, elle reçoit le Lion d’or à la Biennale de la danse de Venise. L’année suivante commence la tournée du spectacle Common Ground[s] créé avec Malou Airaudo, en première partie du Sacre du Printemps de Pina Bausch.
 

Germaine Acogny
Germaine Acogny avec Angelin Preljocaj et Thierry Malandain, membres de la section de chorégraphie de l'Académie des beaux-arts © Edouard Brane pour l'Académie des beaux-arts


Les artistes soutenus par Germaine Acogny

Le Bénin est le pays qui m’a vu naître et m’a rendu un hommage inoubliable en 2022. Ce pays a mis en place une politique de développement de la culture, notamment de la danse. J’aimerais apporter ma pierre à l’édifice. J’ai choisi Rachelle Agbossou, de la compagnie Wâlo, créatrice d’un centre de formation pour danseuses et danseurs amateurs et professionnels, dont l’objectif est d’aider les jeunes à affronter leur espoir par la danse, comme je le fais.

Je suis autant attachée au Sénégal, le pays qui m’a vu grandir. Amadou Lamine Sow, dit Pi, jeune chorégraphe et danseur sénégalais, est également chercheur : il étudie les danses patrimoniales de l’Afrique de l’Ouest et du Sénégal. Il fait actuellement partie de la compagnie de l’École des Sables avec 33 danseurs de 14 pays qui interprètent magistralement Le Sacre de Pina Bausch à travers le monde.

Ange Aoussou est diplômée de la Technique Acogny qu’elle enseigne partout dans le monde. Elle est en train de créer avec ses propres moyens un centre de recherche et de développement artistique dans son pays, la Côte d’Ivoire. Sa générosité l’a également poussée à créer un festival pour la promotion de la jeune création chorégraphique.

Germaine Acogny
 

Edouard Brane
Germaine Acogny avec Assiba Dinitri Rachelle Agbossou et Amadou Lamine Sow © Edouard Brane pour l'Académie des beaux-arts


Assiba Dinitri Rachelle Agbossou

Assiba Dinitri Rachelle Agbossou est danseuse, chorégraphe et professeure de danse, formée en danse traditionnelle et africaine à l’Ensemble Artistique et Culturel des Etudiants puis au Ballet National du Bénin. À l’issue de ce cursus, elle devient interprète dans Le Sacre du Printemps de la compagnie française Heddy Maalem. En 2020, elle ouvre avec l’appui financier de l’Union Européenne et du Ministère de la Culture du Bénin le Walô Dance Center à Abomey-Calavi.


Amadou Lamine Sow

Amadou Lamine Sow, plus connu sous le nom de Pi, est un danseur-interprète sénégalais, professeur de danse, chorégraphe et performeur. Sa recherche est principalement basée sur les différentes danses traditionnelles africaines. Il a notamment intégré le Ballet National sénégalais « Daniel Sorano » en 2016. En 2020, il poursuit sa carrière en intégrant la coproduction de la Fondation Pina Bausch et de l’École des Sables et Sadlerswells.


Ange Kodro Aoussou-Dettmann Evry

Ange Kodro Aoussou-Dettmann Evry est danseuse, interprète et chorégraphe ivoirienne. Elle a travaillé à l’international avec des chorégraphes et metteurs en scène tels que Germaine Acogny, Jean-Claude Gallotta, Moïse Toure. Elle crée la compagnie Ange Aoussou et le Festival international de danse et de formation Un Pas Vers l’Avant se tenant annuellement à Abidjan. En 2022, elle lance le centre de développement artistique sur l’île de Késségnigbo (Lauzoua).
 

artistes soutenus
De gauche à droite : Assiba Dinitri Rachelle Agbossou (© Marcel Gbeffo / Multicorps), Amadou Lamine Sow (© École des Sables) et Ange Kodro Aoussou-Dettmann Evry (© droits réservés)


La cérémonie de remise du Grand Prix

Le Grand Prix de l'Académie des beaux-arts en chorégraphie a été remis à Germaine Acogny par Thierry Malandain, membre de la section de chorégraphie, le mercredi 25 octobre 2024 sous la Coupole du Palais de l'Institut de France. La cérémonie a été suivie d'une conversation avec Germaine Acogny animée par Didier Deschamps, correspondant de la section de chorégraphie de l'Académie.

Découvrez la cérémonie sur la chaîne YouTube de l'Académie des beaux-arts.