Jean Anguera
Président de l’Académie des beaux-arts en 2020
Issu d'une famille d'artiste, petit-fils du sculpteur Pablo Gargallo, Jean Anguera naît à Paris en 1953. Passionné par le modelage depuis son plus jeune âge, il suit les cours de l'atelier César en parallèle à ses études d'Architecture à l'École nationale supérieure des beaux-arts ; choisissant à partir de 1978 de se consacrer entièrement à la sculpture et au dessin, il retiendra de l'enseignement de l'architecture l'apprentissage d'un langage rigoureux et les rapports entre intériorité et extériorité qu'il transposera dans l'imaginaire de sa sculpture. Jacques Bosson, architecte-scénographe, ainsi que le comédien Jacques Lecoq et le sculpteur Gérard Koch influenceront les recherches formelles de sa sculpture. À partir de 1981, il choisit d'utiliser un matériau auquel il restera fidèle, la résine de polyester, qui lui permet de reproduire avec précision les modelages qu'il effectue dans l'argile.
Ayant épousé en 1977 Laure de Ribier, une jeune femme sculpteur rencontrée à l'atelier de César, il part s'établir avec elle en Auvergne ; la variété des paysages et des reliefs lui procure un vocabulaire formel qui alimente ses premières «images doubles» où se mêlent le corps humain et la représentation du paysage (série des "Géographies sentimentales").
Il se rapproche de Paris en 1983 et installe son atelier dans un village au cœur de la plaine entre Beauce et Gâtinais. Il découvre un paysage réduit à l'essentiel - où tout se joue entre l'étendue de la terre et l'immensité du ciel induit par la séparation virtuelle de l'horizon - un paysage qui rencontre peu à peu sa sculpture en y inscrivant la relation intime de l'homme avec l'espace. "il y a avant tout l’horizontalité absolue, et puis cette rupture, cet accident inouï qu’est la verticalité de la silhouette." Pierre Edouard in "Jean Anguera - Trinité de la sculpture"2017.
Pour Jean Anguera le modelage constitue l’essentiel d'une démarche artistique qui tente d’unir dans une même forme la présence et le lieu. "l'art ne saurait éluder le périmètre où il se forge, et à fortiori la sculpture, qui participe d'un environnement donné, tant il s'avère consubstantiel de sa viabilité. " Gérard Xuriguera in "Jean Anguera, terre d'appui", catalogue galerie Marwan Hoss 2006.
Jean Anguera a exposé régulièrement à la galerie Marwan Hoss et avec elle à la FIAC ou à ARCO à Madrid et avec la galerie Michèle Broutta à partir de 1999. En témoignage d'amitié le poète et essayiste Salah Stétié lui consacre en 2011 une monographie illustrée de photographies de l'artiste « Jean Anguera, sculpteur de l'impalpable ». La même année, le musée Goya de Castres consacre à son travail une première rétrospective ("L'argile est éternelle", commissariat Jean-Louis Augé). Suivront deux expositions importantes en 2012 au musée du COMPA à Chartres et en 2013 à la Propriété Caillebotte à Yerres . En 2015 il expose à la Fondation Elsa Triolet-Aragon et début 2016 le Palacio de la Lonja de Saragosse présente les quinze dernières années de sa sculpture ("Camino de la escultura" - commissariat Rafael Ordonez). Une partie significative des œuvres constituera l'exposition à l'abbaye de Flaran la même année. En 2017 le Musée Espace d'Art de la Ville de Pithiviers présente son travail sous le titre "Un désir de présence" (commissariat Jean-Marc Providence). Et en 2018 c'est au tour de la Ville de Tarbes d'accueillir au Carmel un ensemble représentatif de son travail.
Depuis 1999, il collabore à la Collection "Mémoires" dirigée par Eric Coisel et travaille à la réalisation de livres peints manuscrits avec de nombreux poètes, dont Jacques Ancet, Joël Bastard, Michel Butor, Jean-Paul Gavard-Perret, Serge Gavronsky, Robert Marteau, Henri Meschonnic et Salah Stétié.
En 2012, l’Académie des beaux-arts lui décerne le Prix de Sculpture de la Fondation Cino del Duca pour l’ensemble de son œuvre. L'année suivante il est élu membre de l'Académie des Beaux-Arts au fauteuil de François Stahly.
Les titres de ses expositions personnelles tels que «De la présence et du lieu» (1997), «Pensée du paysage» (1999), «L'intime dehors» (2004), «Terre d'appui» (2006), «Le paysage à travers l'homme» (2008), «L'homme jusqu'à la plaine» (2011), «Le paysage sculpture» (2012), témoignent de la thématique centrale dans son œuvre : celle du paysage qu’il unit de manière indissociable à l’image de l'homme.
Depuis 1997 son épouse laure de Ribier l'assiste dans son travail . La plupart des œuvres seront signées de leur deux noms.
Jean Anguera est Chevalier des Arts et Lettres.
Symboles de l'épée
Son pommeau en bronze a été réalisé par Laure de Ribier. L’artiste s’est inspirée de «l’Homme jusqu’à la plaine», une œuvre de Jean Anguera conçue en 1995. C’est une épée devenue sculpture ou une sculpture devenue épée : une épée pour percer l’argile, une sculpture pour percer l’espace, précise Jean Anguera.
Ses actualités
Exposition Le chemin vers soi imaginée à partir du travail de Jean Anguera et Patrick de Carolis à l'atelier-musée de l'imprimerie Malesherbes. Ils ont illustré des paysages rêvés entre le Lot et le Loiret, à travers une série inédite de vingt images-texte, réunie dans un livre-coffret Le chemin vers soi, réalisé dans les ateliers de l’AMI.
Plus d'informations
Exposition à la Galerie Leandro Navarro de Madrid
Exposition "Voice from Seine river", à l'occasion de la 5e Biennale de Suzhou (Chine), qui réunit les œuvres de Jean Anguera, Claude Abeille, Jean Cardot, Antoine Poncet et Brigitte Terziev, membres de la section de sculpture.
Conférence "Un chemin de la sculpture. Jean Anguera retrace l'itinéraire de son oeuvre', dans le cadre des Rencontres de Kerazan.
Exposition au Manoir de Kerazan, propriété de l'Institut de France.