Créé en 1971 par Pierre David-Weill (1900-1975), alors membre de l’Académie, afin d’encourager la pratique du dessin auprès des nouvelles générations d’artistes, le Prix de Dessin Pierre David-Weill - Académie des beaux-arts est organisé chaque année grâce à la générosité de son fils Michel David-Weill (1932-2022), également membre de l’Académie, qui a poursuivi l’engagement de son père depuis 1982. Le Prix de Dessin Pierre David-Weill - Académie des beaux-arts soutient les artistes de moins de quarante ans utilisant les techniques propres au dessin (crayon, encre de Chine, fusain, plume, estompe, sanguine, stylo à bille) et participe ainsi à l’émergence de nouveaux talents dans cette discipline au fondement de la création artistique.
Le jury de l’édition 2025 était composé de Pierre Collin, Philippe Garel, Emmanuel Guibert, Astrid de La Forest, Ernest Pignon-Ernest, Anne Poirier et Brigitte Terziev, membres des sections de peinture, sculpture et gravure et dessin de l’Académie.
Les lauréats de l’édition 2025 sont Amélie Royer (1er prix doté de 8000 euros), Charles-Henry de Pimodan (2ème prix doté de 4000 euros) et Gabriel Folli (3ème prix doté de 2000 euros). Deux mentions ont été décernées à Jérémy Louvencourt et Thomas Julliot-Decker.
Aux côtés des œuvres des lauréats, les dessins de 23 artistes ont été sélectionnés par le jury pour l’exposition, qui aura lieu au Pavillon Comtesse de Caen (Palais de l’Institut de France) du 20 mars au 1er juin 2025.
05/03/2025
Amélie Royer - 1er Prix
Amélie Royer est une artiste française, née en 1998. Diplômée de l’École Estienne en gravure, elle a intégré l’atelier peinture de la Haute École des arts du Rhin (HEAR) de Strasbourg, dont elle sort diplômée en 2024.
Son travail s’articule autour d’une sensation : celle d’être immergée dans une ambiance jusqu’à s’y oublier. Elle part d’un constat : le malaise d’une jeunesse mélancolique, aliénée, qui l’amène à chercher des espaces de refuge dans les interstices : grottes, ruines, friches… S’y déploient d’importants témoins entropiques et un temps profond dans lequel résonne un silence hypnotisant, presque palpable.
Elle éprouve, en ces lieux, une sensation proche de l’acte de création : l’espace de liberté et d’isolement s’apparente à celui de son support. Absorbée dans l’espace de l’image en construction, elle se réapproprie son temps. Ses œuvres sont autant d’invitations à faire une pause, contempler le vide.

Charles-Henry de Pimodan - 2e Prix
Né en 1985 à Paris, Charles-Henry de Pimodan est un artiste dessinateur et peintre, travaillant entre Paris et la Bretagne. Après un bac scientifique et des études de Droit, il intègre l’Ecole normale supérieure des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de James Rielly. Avant de se consacrer au dessin miniature et à la peinture, l’artiste a d’abord été formé à la gravure. Après l’obtention de son diplôme en 2013, il est sélectionné par les collectionneurs Florence et Daniel Guerlain pour que ses dessins soient exposés par l’Association Premier regard. Il expose en 2018 au Collège des Bernardins au sein de l’exposition « Devenir » ainsi que dans différentes expositions collectives en France et en Belgique.

Gabriel Folli - 3e Prix
Né en 1990, Gabriel Folli vit et travaille à Dijon. Diplômé de l’UFR des Arts – Université de Picardie Jules Verne d’Amiens en 2015, il développe des systèmes d’hybridation de procédés et d’images lui permettant de créer des dessins les plus composites qui soient, évoquant des récits personnels ou des faits historiques. Pour ce faire, il s’appuie sur le rebut et le remploi mais aussi sur un archivage visuel. Dans son oeuvre, il multiplie les passages entre le passé et le présent en employant notamment le procédé de mise en abyme de Polaroïds.
Parmi ses projets récents figurent des expositions collectives : « De leur temps » au FRAC Grand Large à Dunkerque, « Multiples » au FRAC Bourgogne à Dijon ou encore le salon Drawing Now Paris, mais également des expositions personnelles : Le plaisir au travail au Château de Servières à Marseille avec le FRAC Picardie, et plus récemment L’atelier du dessinateur à la Galerie La Ferronnerie et J’étais là. à la Galerie Sator à Paris.
Thomas Julliot-Decker - mention
Thomas Julliot-Decker est né en 1992. Diplômé de l’École des Arts de la Sorbonne et agrégé d’arts plastiques, il est enseignant du secondaire depuis 2017. À partir de 2023, il enseigne également aux étudiants du niveau Licence de l’École des Arts de la Sorbonne.
Sa pratique du dessin est nourrie par l’histoire et la théorie des arts qu’il étudie durant son cursus, lui permettant d’envisager des ponts avec d’autres médiums comme la sculpture et l’installation. Le fusain devient progressivement son outil de prédilection, approprié au travail de la pénombre et de la brume qu’il met en place dans un dialogue avec une vive lumière matérialisée par le blanc du papier laissé intact.
Thomas Julliot-Decker est actuellement membre du collectif Non-Étoile localisé à Montreuil où il est référent du pôle expositions, travaillant à la mise en place de projets collaboratifs en lien avec des artistes et des commissaires d’exposition.

Jérémy Louvencourt - mention
Né en 1989, Jérémy Louvencourt vit et travaille à Paris. Diplômé en Arts Appliqués de l’école des Arènes de Toulouse en 2011, il participe la même année à l’exposition dans l’espace public Road Strip#4 pour le Pavillon Blanc de Colomiers. En 2013, Il remporte le SKIN contest mis en place par Arjowiggins Creative Papers. La même année, il présente ses premiers dessins à Chécy (45), Lʼinfiniment grand ou lʼinfiniment petit. En 2017, il entre dans la collection française du projet Imago Mundi Art de la fondation Benetton. [Il est finaliste du prix du dessin Pierre David-Weill - Académie des beaux-arts 2022.] En 2023 et 2024, il présente deux expositions personnelles à la chapelle de Grainval en Normandie.
Il conçoit sa pratique comme un naturaliste, aimant s’émouvoir des formes du vivant. Il les collecte afin de les partager avec les autres. Il observe, recherche, fouille pour essayer de trouver toute la gamme du vivant, fasciné par cette diversité et cette richesse offerte par l’environnement qui nous entoure. Ses œuvres invitent à ralentir pour méditer face aux structures du vivant, en essayant de sacraliser ce qui nous entoure pour espérer le préserver.
