Le mot de « Paysage » apparaît à la Renaissance. Il naît de l’œil humaniste capable d’une vision totale englobant d’un seul regard le monde dont l’homme devient le centre, qu’il se met à explorer et à découvrir. Non plus l’œil de Dieu, et pas encore l’œil du Roi.
La perception du paysage a bien sûr évolué au fil du temps, se nuançant de la sensibilité des différents arts. L'homme s'est progressivement approprié le monde, l'a façonné, ordonné, parfois aussi défiguré, abîmé. Les artistes dans les différents modes d'expression en témoignent. Pendant longtemps la peinture fut l'art le plus à même d'en rendre compte, mais depuis les autres arts plastiques n’ont de cesse de se confronter aussi à cette thématique. La photographie notamment y trouve un champ d'investigation particulièrement fécond.
En nos murs, il suffit de se rappeler par exemple la belle exposition de Thibaut Cuisset, lauréat du Prix de Photographie de l’Académie des Beaux-Arts – Marc Ladreit de Lacharrière en 2009 et encore plus récemment les spectaculaires xylographies de l'artiste allemande Christiane Baumgartner, lauréate du Prix de Gravure Mario Avati - Académie des Beaux-Arts en 2014 qui combine la vidéo et la gravure. Les autres arts ne sont pas en reste : l'architecte et le « paysagiste » y sont de plus en plus sensibles et le cinéma est aussi un art de l'espace. Les immenses et grandioses étendues qui apparaissent dans Le dernier loup de Jean-Jacques Annaud sont là pour en témoigner.
Erik Desmazières
