« De salle en salle, le souvenir d’un Orient rêvé et largement revisité a imprimé une marque discrète mais essentielle dans le décor du musée Marmottan Monet. Les bienfaiteurs qui ont, à la suite de notre fondateur Paul Marmottan, enrichi nos collections, ont par leur don témoigné d’une autre vision de l’Orient méditerranéen, ancrée, celle-ci, dans l’étude du paysage et nourrie par le voyage des peintres.
A ce titre, l’aquarelle de Delacroix Casbah de Tanger offerte par les descendants de Berthe Morisot illustre les prémices de cette démarche. Le Renoir, Mosquée, Fête arabe (Paris, musée d’Orsay) issu de la collection de Claude Monet dont notre établissement conserve le noyau dur et que nous avions présenté en 2017 dans notre exposition «Monet collectionneur» – représente quant à lui l’un des points culminants de cette peinture transfigurée par l’éblouissante lumière du sud et annonciatrice de modernité.
Le musée Marmottan Monet s’intéresse aujourd’hui à ces deux visions de l’Orient qui coexistent discrètement en son sein. L’exposition « L’Orient des peintres, du rêve à la lumière » explore d’Ingres à Matisse, de Guillaumet à Paul Klee, ces voies parallèles et singulières qui conduisent de La Grande Odalisque du maître de Montauban au Bain turc de Vallotton et du Pays de la Soif de Fromentin au paysage Oriental (et déjà presque abstrait) de Kandinsky ». Patrick de Carolis