Chaque année depuis 1995, la Fondation Simone et Cino Del Duca, sur proposition de l’Académie des beaux-arts, récompense des artistes confirmés en décernant trois prix de consécration à un peintre, un sculpteur et un compositeur pour l’ensemble de leur œuvre.
Depuis 2014, un Grand Prix artistique de dimension internationale, d’un montant de 100 000 euros, est alternativement remis en peinture, sculpture ou composition musicale ainsi que deux prix de confirmation de 25 000 euros chacun décernés dans les disciplines non attributaires du Grand Prix. En musique, le prix est partagé entre un prix de commande (15 000 €) et un prix d’interprétation (10 000 €).
Sous l’égide de l’Institut de France depuis janvier 2005, la Fondation poursuit fidèlement l’action de Simone Del Duca, correspondant de l’Académie des beaux-arts décédée en 2004, en conduisant d’importantes actions de mécénat dans le domaine des arts, des sciences et des lettres.
En 2019, le Grand Prix artistique de la Fondation Simone et Cino Del Duca a été attribué au compositeur Steve Reich.
En peinture, le Prix de confirmation a été attribué à Lionel Sabatté.
En sculpture, il a été décerné à Chiharu Shiota.
Diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 2003, Lionel Sabatté a reçu plusieurs prix artistiques tel que le Prix Yishu 8 de Pékin, le Prix Drawing Now en 2017 et le Prix des Amis de la Maison Rouge qui lui a permis de produire une oeuvre, présentée au sein du patio de la fondation en 2018. Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions monographiques en France comme à l’étranger, intégrant plusieurs collections institutionnelles.
La sphère du vivant ainsi que les transformations de la matière dues au passage du temps se retrouvent au coeur du travail de Lionel Sabatté. L’artiste entame depuis plusieurs années un processus de récolte de matériaux qui portent en eux la trace d’un vécu : poussière, cendre, charbon, peaux mortes, souches d’arbres... Ces éléments sont combinés de manière inattendue et les oeuvres ainsi créées portent en elles à la fois une délicatesse mais aussi une « inquiétante étrangeté », donnant vie à un bestiaire hybride dans lequel des créatures des profondeurs abyssales côtoient des petits oiseaux des îles oxydés, des ours, des loups, des émeus, des chouettes, mais aussi des licornes… Pratiquant à la fois la peinture, le dessin et la sculpture, Lionel Sabatté tâche de faire dialoguer l’ensemble de ses oeuvres dans une interconnexion permanente. Ses recherches sur le minéral, l’animal, l’organique en somme, donne lieu à des oeuvres poétiques, sensibles, troublantes et qui participent à une réflexion globale sur notre condition et la place que nous occupons dans notre environnement, comme en témoigne son oeuvre la Meute de Loups en poussière présentée en 2011 au Museum d’Histoire Naturelle de Paris, devenue une oeuvre emblématique des questionnements liés aux problématiques environnementales. C’est par ce biais qu’on lui propose en 2014 une exposition à l’Aquarium de Paris, qui fut particulièrement relayée par la presse et dont l’une des thématiques était d’attirer l’attention sur la sur-exploitation des ressources maritimes. Un parcours dans la ville de La Rochelle sur le thème de l’eau et des ressources naturelles lui a ensuite été proposé. Enfin, plus récemment, Lionel Sabatté a bénéficié d’une exposition personnelle au Musée de la Chasse et de la Nature, « La sélection de parentèle », portant une réflexion sur le vivant et l’évolution. Ses travaux récents, des grands oiseaux en bronze oxydés présentés en 2019 à Lyon dans le cadre de l’exposition « Qui sait combien de fleurs ont dû tomber » (Nouvel Institut Franco-Chinois, Fondation Bullukian, Musées Gadagnes) et à Toulouse à travers l’exposition « Lionel Sabatté : sculptures » (Centre d’art nomade) l’amènent à redéfinir son rapport à la sculpture et à réinventer sans cesse sa pratique artistique.
[Biographie issue de son site internet]