Simone Lurçat (1915-2009) est l’épouse du peintre et tapissier Jean Lurçat (1882-1966), membre de l’Académie des beaux-arts.
Née le 11 août 1915 à Castelnau-Montratier dans le Lot, Simone Selves débute sa vie professionnelle comme institutrice. En 1937, elle s’inscrit à la Faculté de Lettres de Toulouse mais la guerre l’oblige à interrompre ses études. Au matin du 11 novembre 1942, dès l’entrée de l’armée allemande place du Capitole, Simone Selves décide de s’engager dans la lutte clandestine contre l’envahisseur nazi. Dans le maquis du Lot, la jeune instructrice , devenu agent de liaison, croise sans le savoir le chemin de Jean Lurçat, alias Jean Bruyères, nom de résistant en souvenir de la petite ville des Vosges qui l’a vu naître. Elle est nommée ensuite responsable départemental du Comité des Œuvres sociales et de la Résistance à la naissance du Comité départemental du Lot.
La paix revenue, Simone Selves participe à l’aide au rapatriement des prisonniers et des déportés puis est envoyée à Baden-Baden devenu le siège du commandant en chef des Forces françaises en Allemagne. De retour en France d’abord nommé au Cabinet d’André Marie, ministre de l’Education nationale, elle dirige ensuite l’Institut national des jeunes aveugles.
Simone Lurçat croise à nouveau le chemin de Lurçat 10 ans après sa première rencontre dans le maquis. En 1956, elle épousera l’artiste devenu veuf. Elle lui apportera dès lors un soutien précieux à une période où les commandes affluent et les expositions se multiplient à travers le monde.
Au décès de l’artiste en 1966, Simone Lurçat œuvre sans relâche pour défendre l’œuvre monumentale laissée par l’artiste et veiller à sa postérité. Elle cède un an plus tard à la Ville d’Angers la tenture du Chant du monde, œuvre testament, accrochée aux murs de l’Hospice St Jean puis en 1986 choisit de faire don au Département du Lot des Tours-St-Laurent, haut lieu de création de l’artiste, inscrivant durablement par sa générosité la présence de l’artiste en province.
En 2005, Simone Lurçat crée le prix de bibliophilie Jean Lurçat à l'Académie des beaux-arts.
Au soir de sa vie, soucieuse du devenir de la maison-atelier, chef d’œuvre parisien du Mouvement moderne, des collections et des archives qu’elle abrite, Simone Lurçat lègue en 2009 à l’Académie des beaux-arts sa maison de la Villa Seurat ainsi que les droits patrimoniaux et le droit moral attachés à l’œuvre de l’artiste.
Le 20 novembre 2010, le conseil d’Etat entérine la création de la Fondation Jean et Simone Lurçat.