Thierry Escaich
Compositeur, organiste et improvisateur, Thierry Escaich est une figure majeure de la scène musicale contemporaine et l’une des plus originales ; il considère les trois aspects de son art comme des éléments indissociables, concourant dans un même élan à traduire un univers intérieur foisonnant, un besoin irrépressible d’expression.
Né en 1965, Thierry Escaich enseigne depuis 1992 l’improvisation et l’écriture au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, où il a lui-même remporté huit premiers prix.
Titulaire depuis 1997 de la tribune de Saint-Étienne-du-Mont à Paris, où il succède à Maurice Duruflé, il se produit comme organiste dans le monde entier. Partout, il enthousiasme le public en mêlant les œuvres du répertoire à ses propres compositions et à des improvisations.
En tant que compositeur, il se fait remarquer dès 1989 en remportant le prix de la Fondation franco-américaine Florence-Blumenthal, puis avec des œuvres comme le concerto pour saxophone Le Chant des ténèbres ou Ad ultimas laudes, pour douze voix mixtes. Son œuvre comporte aujourd’hui une centaine de pièces, qui séduisent un large public par leur refus de l’expérimentation stérile, leur hédonisme sonore, leur fièvre rythmique. Elles ont reçu de nombreuses récompenses, notamment le grand prix des Lycéens (2002), le grand prix de la Musique symphonique de la Sacem en 2004 et, à trois reprises (2003, 2006 et 2011), une Victoire de la musique dans la catégorie « Compositeur de l’année ».
S’il compose volontiers pour son propre instrument (pièces solistes, musique de chambre, deux concertos, La Barque solaire pour orgue et orchestre), Thierry Escaich aborde les genres et les effectifs les plus variés, toujours à la recherche de nouveaux horizons sonores. Son style si personnel transparaît aussi bien dans l’intimité de la musique de chambre que dans de vastes fresques comme Chaconne (2000) et Vertiges de la croix (2004) pour orchestre, ou Le Dernier Évangile, oratorio pour double chœur, orgue et orchestre (1999). En 2010, il compose un ballet pour le New York City Ballet, et son premier opéra, Claude, sur un livret de Robert Badinter d’après Claude Gueux de Victor Hugo, est créé à l’Opéra national de Lyon en 2013.
Sa passion pour le cinéma le conduit à improviser régulièrement sur des films muets à l’orgue ou au piano tels que Le Fantôme de l’Opéra et Métropolis.
Thierry Escaich a été compositeur en résidence auprès des orchestres nationaux de Lille, de Bretagne et collabore avec des orchestres comme le New York Philharmonie ou l’Orchestre de Paris. Sa musique est inscrite au répertoire des plus grands orchestres aussi bien en Europe qu’aux États-Unis ; elle est défendue à travers le monde par le chœur de Radio France, le chœur de la BBC et des musiciens tels que Paavo Järvi, Valery Gergiev, Lothar Zagrosek, Renaud et Gautier Capuçon, Paul Meyer, John Mark Ainsley ou le Quatuor Voce.
Thierry Escaich est Officier de l'Ordre National du Mérite et Officier des Arts et Lettres.
Symboles de l'épée
Faite d’un entrelacs de formes et signes musicaux liés à l’écriture ou l’interprétation, elle symbolise l’enlacement des racines et pratiques musicales qui gouvernent le compositeur depuis son enfance.
(photo Brigitte Eymann)