Créé en 1971 par Pierre David-Weill (1900-1975), alors membre de l’Académie, afin d’encourager la pratique du dessin auprès des nouvelles générations d’artistes, le Prix de Dessin Pierre David-Weill - Académie des beaux-arts est organisé chaque année grâce à la générosité de son fils Michel David-Weill (1932-2022), également membre de l’Académie, qui a poursuivi l’engagement de son père depuis 1982. Ce prix soutient les artistes de moins de quarante ans utilisant les techniques propres au dessin (crayon, encre de chine, fusain, plume, estompe, sanguine, stylo à bille) et participe ainsi à l’émergence de nouveaux talents dans cette discipline au fondement de la création artistique.
Les lauréats de l’édition 2023 sont Alexis Frémont (1er Prix doté de 8000 euros), Cassius Baron (2ème Prix doté de 4000 euros) et Aude David (3ème Prix doté de 2000 euros). Trois mentions ont été décernées à Yann Bagot, Arthur Dujols Luquet et Lucas Ngo.
28/02/2023
Alexis Frémont - 1er Prix
Né en 1992, Alexis Frémont est actuellement étudiant en 4ème année aux Beaux-Arts de Paris. Il pratique exclusivement la peinture et le dessin. Son amour pour ces deux disciplines artistiques si intimement liées remonte sans doute, entre autres, aux longs moments passés, tout jeune enfant, à regarder, fasciné, son frère dessiner, plus qu'à dessiner lui-même. À dix ans, il passe l'essentiel de ses heures de cours à réaliser des carricatures pour faire rire ses camarades. À quinze ans, le dessin est un refuge face à une scolarité difficile et à certaines épreuves de la vie. Alexis passe ensuite plusieurs années à étudier sa pratique ainsi que l'histoire de l'art en autodidacte avant d'intégrer les Beaux-Arts. Le dessin a été et reste plus que jamais pour lui une passion, une école, un moyen de pensée autant qu'un acte de foi envers la vie.
Cassius Baron - 2ème Prix
Né en 1999, Cassius Baron étudie actuellement aux Beaux-Arts de Paris. Naviguant depuis plusieurs années entre la peinture, la musique, la performance et diverses autres disciplines, il s’exerce aujourd’hui presque exclusivement au dessin et à la sculpture aujourd’hui. Il s’impose des limites techniques et thématiques définissant un style. En jouant de ces contraintes, une série se forme. Et seulement lorsque cette dernière s’épuise, il se confronte à de nouveaux sujets. Aux Beaux-Arts, Cassius Baron travaille au sein de l’atelier de James Rielly. Élevé dans une famille d’ouvriers et d’artisans dans le Gers, le travail manuel occupe une place centrale. Il s’intéresse donc en particulier au volume, cette pratique fondamentalement physique. Celui-ci est premier dans son travail - à l’origine du développement de ses idées. Il constitue la phase de conception de ses travaux. Cassius Baron développe principalement des œuvres figuratives qui exploitent la forme humaine à partir de moulages de visages déformés. Il est lauréat du Prix de Dessin Contemporain 2022 décerné par le Cabinet des amateurs de dessin des Beaux-Arts de Paris.
Aude David - 3ème Prix
Originaire des Pays de la Loire, Aude David, née en 1990, a étudié à l’École des Beaux-Arts de Nantes pendant deux ans avant de suivre les cours de l’atelier préparatoire de l’École Professionnelle Supérieure d’Art Graphique et d’Architecture (Epsaa) à Ivry pour approfondir sa pratique du dessin. Elle poursuit ses études à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris où elle découvre les diverses associations possibles entre des univers sonores et visuels variés, tout en expérimentant l’image animée. Diplômée de la section Cinéma d’Animation en 2016, son projet de diplôme sera son premier court-métrage, intitulé Le Bar du théâtre, élaboré à partir de multiples dessins d’observation. Son dernier court-métrage, Un Petit Homme co-réalisé récemment avec Mikaël Gaudin, est une adaptation d’une nouvelle de Fiodor Sologoub écrite en 1909. Réalisé entièrement à la poudre graphite, il était essentiel pour les auteurs de rendre compte de cette farce burlesque par une animation vibrante, et ainsi jouer des différentes teintes et matières que pouvait offrir cette technique. Aujourd’hui, Aude David commence l’écriture d’un prochain court-métrage, À présent il faut atterrir tout en travaillant en tant qu’animatrice pour des courts-métrages divers.
Yann Bagot - mention
Yann Bagot est un artiste français né en 1983. Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris en 2008, il développe une pratique de dessin à partir d’expériences in situ au contact de la nature. Au cours de résidences immersives sur le littoral, en forêt, en montagne, il cherche à faire corps avec le lieu, à vivre l’intensité de l’instant. Mis à l’épreuve des terrains, ses dessins explorent les réactions entre l’encre de chine, l’eau et le sel sur le papier, et cherchent à rendre présente la nature vécue : roches, arbres, flots. Il a notamment été invité en résidence à la Fondation François Schneider, à l’Abbaye de La Cambre - Saffca, au Sémaphore de la Pointe du Grouin, à l’Abri Mémoire de Uffholtz. Il expose régulièrement à Paris et en région (La Fab - Agnès b., Salon DDessin Paris, Galerie Olivier Waltman, Galerie Robet Dantec…), ainsi qu’en Europe (Luxembourg Art Fair, Brussels Art on Paper, Paratissima Off Turin). Ses dessins sont présents dans plusieurs collections privées et publiques.
Arthur Dujols Luquet - mention
Né en 1999, Arthur Dujols Luquet intègre les Beaux-Arts de Paris en 2017 et prépare actuellement son diplôme national supérieur d’arts plastiques. En 2019, il reçoit la bourse de Dessin Hélène Diamond. Dans son travail, il explore les porosités entre dessin, danse et écriture. Ses dessins, souvent à l’encre, parfois agrémentés de chimie, font le socle de sa recherche plastique. En 2020, il participe à la performance « Degas-Danse » au Musée d’Orsay qui vient élargir ses questions autour de la présence du corps dans l'acte de création. Ses rencontres avec les chorégraphes Emmanuelle Huynh, Boris Charmatz ou Dimitri Chamblas, pour lesquels il a performé, viennent alors nourrir sa pratique du dessin de perspectives nouvelles tant dans le geste que dans la matière. Considérant le corps comme support de la pensée, le dessin, fondamental et quotidien, donne trace au mouvement, offre corps au fugace. C’est donc par celui-ci qu’il tente de préciser les relations entre expériences corporelles, sensibles et intellectuelles.
Lucas Ngo - mention
Né en 1992, diplômé de l’École européenne supérieure de l’image d’Angoulême, Lucas Ngo vit et travaille entre Berlin et Paris. Originaire du Sud de la France, il grandit à Collioure, dont l’influence le marque, comme tant d’artistes, dans sa pratique picturale qui navigue entre narration et abstraction.
« Dans le travail plastique de Lucas Ngo, le portrait devient paysage, réceptacle où les souvenirs s’étiolent, se condensent et se dispersent. Une certaine forme d’errance se dégage à la contemplation de ces images évanescentes, résidus de rencontres, générateurs d’affects et d’émotions. Le travail pictural autour du portrait s’inscrit dans une tentative d’effacement qui vient paradoxalement ouvrir à d’autres réminiscences. Du souvenir intime se dégage alors des failles spatio-temporelles instables où se côtoient présence et absence, autour de figures lointaines qui viennent révéler autant de formes et de paysages que l’on porte intimement au-dedans de soi. » Margaux Taleux