Né à Sète en 1959, Hervé Di Rosa est attiré dès son plus jeune âge par le dessin et la lecture de bandes dessinées.
Élève de l’École nationale supérieure des Arts décoratifs, il commence à vendre ses peintures dès 1979. À tout juste vingt ans, il expose à Paris, Amsterdam et New York. En 1981, il participe à l’exposition Finir en beauté organisée rue Fondary par le critique d’art Bernard Lamarche-Vadel. Rémi Blanchard, François Boisrond, Robert Combas et Catherine Viollet sont également présents. Ben Vautier leur trouve un nom : « figuration libre : 30 % de provocation anti-culturelle, 30 % de libre figuration, 30 % d’art brut et 10 % de folie ». S’ensuit une série d’expositions personnelles notamment aux Pays-Bas et en Allemagne. Lauréat de la fondation Médicis en 1983, il réside durant deux ans à New York, où il expose chez Barbara Gladstone Gallery ou Tony Shafrazy Gallery.
En 1989, désireux de découvrir d’autres cultures et pratiques artistiques, il débute son projet Autour du Monde : il séjourne successivement dans 19 pays pour réaliser des oeuvres avec les meilleurs artisans locaux. Il réalise ainsi des peintures a tempera sur bois à la feuille d’or dans la tradition des peintres d’icônes à Sofia (Bulgarie), des tissus appliqués avec les couturiers des Rois d’Abomey à Porto Novo (Benin), des laques avec incrustations de nacre et de coquille d’oeuf avec les Maîtres de laque vietnamiens de Binh-Duong, des peintures a fresco en Corse, des peintures sur peau d’agneau ou peau de zébu dans la tradition des peintres coptes à Addis-Abeba (Ethiopie), des glycérophtaliques sur panneaux de bois avec les peintres d’enseigne de Kumasi (Ghana), des tableaux en perles de plastique et de verre ou des baskets en câbles de téléphone de couleurs tressés avec les artisans Zulus à Durban (Afrique du Sud). Il pratique la lithographie à La Havane dans l’atelier graphique où sont imprimés les vistas et bagues de cigares, il se confronte à la diversité des savoir-faire artisanaux mexicains : arbres de vie, peintres d’enseignes, laque d’Olinala, bois gravé, argent repoussé, pewter moulé, papier mâché. Il réalise des sculptures à Foumban (Cameroun), avec les fondeurs et menuisiers Bamoun.
Hervé Di Rosa est également collectionneur et inventeur du concept d’« art modeste » qui propose un regard différent sur les objets du quotidien et l’art en général. En 2000, il fonde à Sète avec Bernard Belluc le Musée International des Arts Modestes (MIAM) qui réunit ses collections de jouets et figurines.
Il y expose depuis 25 ans de nombreux artistes venus du monde entier et y crée des expositions qui questionnent les frontières de l’art contemporain.
Depuis 1981, son oeuvre a fait l’objet de plus de 200 expositions personnelles et est présente dans d’importantes collections publiques et privées en Europe, en Amérique et en Asie. Il vit et travaille actuellement à Lisbonne.
Le Musée national d’art moderne (Centre Pompidou Paris) lui consacre jusqu’au 26 août 2024 l’exposition Le passe-mondes.
[crédit photo : Edouard Brane]
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