Emmanuel Guibert

Gravure et dessin
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Emmanuel Guibert

Emmanuel Guibert est né le 21 avril 1964 à Paris. Après un bac de lettres, il fréquente l’école Hourdé puis, brièvement, les Arts Décoratifs de Paris. Happé dès ses dix-huit ans par le monde professionnel, il travaille dans le story-board pour le cinéma et entreprend son premier album, Brune, à la demande de l’éditeur Albin Michel. En 1994, deux rencontres importantes ; celle d’Alan Ingram Cope, ancien G.I. de la Seconde Guerre mondiale, retraité sur l’île de Ré, et celle de David B, qui l’introduit dans un cercle de jeunes auteurs cherchant à renouveler les pratiques de la bande dessinée.

Il rejoint un atelier collectif que fréquentent Joann Sfar, Christophe Blain, Emile Bravo, Marjane Satrapi et bien d’autres, où il travaille pendant cinq ans. Sa collaboration avec la maison d’édition l’Association marque une évolution vers un style épuré au service des récits vécus de son ami Alan Cope. Dans cette série biographique, toujours en cours, on trouve La guerre d’Alan (3 volumes), L’enfance d’Alan et Martha & Alan.

Il poursuit dans cette veine avec Le Photographe (chez Dupuis), d’après des entretiens avec Didier Lefèvre, ami d’adolescence, reporter-photographe en Afghanistan dans les années 1980. Cette trilogie, traduite en une vingtaine de langues, fait date dans le récit de reportage contemporain et vaut à ses auteurs (Guibert-Lefèvre-Lemercier) des récompenses dans le monde entier. Elle sera suivie, après le décès prématuré de Didier Lefèvre, des Conversations avec le photographe.

C’est avec Alain Keler qu’Emmanuel publie Des nouvelles d’Alain, d’abord en feuilleton dans la revue XXI puis en album aux éditions des Arènes, qui évoque le sort de différentes communautés tziganes en Europe. Parallèlement, il crée plusieurs séries ou albums uniques, notamment Sardine de l’espace (14 volumes), Les Olives noires (3 volumes), La Fille du professeur avec Joann Sfar, Le capitaine écarlate avec David B, Va & vient ou Le smartphone et le balayeur. Avec Marc Boutavant, il lance la série Ariol, chez Bayard, qui totalise à ce jour 22 volumes traduits en de nombreuses langues. À la faveur de son adaptation en dessin animé, il compose des chansons qu’il interprète sur scène dans un spectacle baptisé Ariol show. Son activité de dessinateur d’observation est à l’origine d’une série de livres tels La mer à la campagne, Le pavé de Paris, Italia, Dessiner dans les musées ou Dormir dans les transports en commun.

En 2007, il est lauréat de la Villa Kujoyama. De cette récompense naîtra l’album Japonais en décembre 2008, recueils de peintures, dessins et nouvelles.

Avec un collectif d’amis auteurs, il visite un certain nombre de grottes préhistoriques ornées en France. Cette expérience engendre les volumes collectifs Rupestres et Pigments chez Futuropolis et la réalisation de fresques pariétales dans une grotte du Parc Régional des Causses du Quercy.

En 2017, il est lauréat du prix René Goscinny pour l’ensemble de son oeuvre de scénariste au festival d’Angoulême. Les éditions Gallimard publient le récit Mike, son seul livre sans images.

Il mène depuis quinze ans une activité discontinue mais fidèle de visiteur hospitalier et a rejoint Christine Géricot à l’association Sur un lit de couleurs, qu’il vice-préside. Cette association installe et supervise des ateliers d’arts plastiques animés par des enseignants dans les hôpitaux en France.

Emmanuel Guibert a reçu le Grand Prix de la ville d’Angoulême lors du Festival international de la bande dessinée en 2020. Deux monographies lui ont été consacrées : Monographie prématurée chez Actes sud-L’an 2 et En bonne compagnie aux Impressions nouvelles.

Il est élu membre de la section gravure et dessin de l’Académie des beaux-arts en janvier 2023, au fauteuil précédemment occupé par Pierre-Yves Trémois.

[crédit Edouard Brane / Académie des beaux-arts]