L’Académie des beaux-arts a créé le Prix de Photographie en 2007 à l’initiative de Marc Ladreit de Lacharrière, membre de l’Académie. Ce prix a pour vocation d’aider des photographes confirmés à réaliser un projet significatif et à le faire connaître au public. D’un montant de 15.000 euros, il récompense un photographe français ou étranger travaillant en France, sans limite d’âge, auteur d’un projet photographique réalisé et exposé à l’Institut de France dans l’année suivant son attribution.
La lauréate de l'édition 2013 du Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière - Académie des beaux-arts est Catherine Henriette pour son projet « Conte d’hiver, Conte d’été » consacré à la Chine.
« Conte d’hiver, Conte d’été » est un projet ayant pour objet des lieux situés dans le nord‐est de la Chine, pays que la photographe observe depuis vingt ans. À l’encontre du processus de transformation accéléré des paysages à l’œuvre dans ce pays, Catherine Henriette souhaite travailler sur le caractère immuable des phénomènes climatiques et les effets d’une nature souvent extrême sur les populations de certaines régions. Le projet porte particulièrement sur la vie quotidienne des habitants de Harbin, situé à l’extrême nord du pays, au bord du fleuve Sungari, ainsi que sur les stations balnéaires construites dans les années 1960, Beidaihe, Qingdao et Yantai. Son travail s’inscrit dans une démarche purement artistique qui s’inspire de « peintures traditionnelles chinoises où de minuscules personnages se promènent au milieu de paysages grandioses de montagnes d’eaux, où l’espace est aussi important que la matière, où le vide est aussi important que le plein ».
Voilà près de vingt ans que j'observe la Chine, son évolution économique, culturelle et sociale. Les choses vont vite. Trop vite. J’ai eu envie d’arrêter le cours du temps, de prendre mon Leica comme on prendrait un chevalet et me poser pour jouer avec les lignes d’horizon, les personnages, avec en ligne de fond, la Chine moderne photographiée comme un mirage. Je voudrais ne saisir que des lignes pures, des esquisses, la constance ténue du filigrane.
Le jury avait sélectionné, pour cette septième édition, quatre finalistes : Guillaume Herbaut, Lucie & Simon, Corinne Mercadier et Jean-Marc Tingaud.