Créé en 2007 à l’initiative de Marc Ladreit de Lacharrière, membre de l’Académie (section des membres libres), ce prix récompense un photographe confirmé, français ou étranger travaillant en France, sans limite d’âge, auteur d’un projet photographique original restitué sous la forme d’une exposition au Pavillon Comtesse de Caen.
Ce concours permet chaque année à un photographe de réaliser un projet d’envergure dans un esprit d’entière liberté quant aux thèmes ou à l’écriture photographique.
Ce prix, biennal depuis 2018, est doté de 30 000 euros.
Pascal Maitre, lauréat de l'édition 2020
Pascal Maitre est le lauréat de l'édition 2020 du Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière en partenariat avec l'Académie des beaux-arts, pour son projet Les Peuls. Du retour de l’identité au risque djihadiste.
Raed Bawayah, Olivier Jobard et Sophie Zénon sont les finalistes de cette 13ème édition.
22/10/2020
Les Peuls. Du retour de l’identité au risque djihadiste, projet de Pascal Maitre
« Le peuple peul compte 35 millions d’individus, du Sénégal au Niger, du Tchad au Soudan. Les Peuls ont en partage une langue, le pular, et un particularisme transfrontalier, le pulaaku, qui représente une manière stricte et codifiée d’« être Peul », sorte de code d’honneur partagé. Le bétail en général et les vaches en particulier demeurent un des piliers de la culture peule, ainsi qu’une puissante foi en l’Islam. Les Peuls ont, de tout temps, été des pasteurs nomades, ce qui explique leur présence dans de nombreux pays de la bande sahélienne. (...)
La croissance démographique et le réchauffement climatique fragilisent la situation de ce peuple millénaire, traditionnellement pasteur. Les pâturages se réduisent, leur mode de vie est bouleversé, et la pression économique se fait de plus en plus forte.
Pour une partie des populations peules, la radicalisation djihadiste est perçue comme une solution. Elle entraîne une augmentation du rythme et de l’intensité des conflits entre communautés nomades peules et cultivateurs Dogons, Bambara et Mossi. Les combats font des milliers de morts et des millions de déplacés chaque année.
Mon projet sur les Peuls documentera d’un côté le mode de vie et les traditions peules, alors qu’elles sont en train de disparaître, et de l’autre l’attrait d’une partie de ces populations vers le djihadisme, qui risque de faire du Sahel une zone encore plus instable qu’elle ne l’est déjà. Plus que jamais, le peuple peul est aujourd’hui à un tournant de son histoire, et c’est ce tournant que je souhaite photographier. »