Pierre Cardin, membre de l’Académie des beaux-arts, a souhaité encourager les artistes en créant en 1993 cinq prix annuels, d’un montant de 7625 euros chacun, décernés à un peintre, un sculpteur, un architecte, un graveur et un compositeur sur proposition de chacune des sections concernées de l’Académie.
Les Prix Pierre Cardin 2018 ont été attribués à Olympe Racana-Weiler (peinture), Sara Favriau (sculpture), Didier Fiúza Faustino (architecture), Camille Oarda (gravure) et Laurent Durupt (composition musicale).
Architecte et artiste français, Didier Fiúza Faustino travaille sur la relation entre corps et espace. À la frontière entre art et architecture, sa pratique a débuté dès la fin de ses études en 1995. Son approche est multiforme, allant de l’installation à l’expérimentation, de la création d’œuvres plastiques subversives à celle d’espaces propices à l’exacerbation des sens. Ses projets se caractérisent par leur regard critique et leur capacité à offrir des expériences inédites au corps individuel et collectif.
Au travers de certains de ses travaux iconiques — Body in transit (Biennale d’architecture de Venise, 2000), un espace minimal accusant les conditions de passages illégaux d’immigrés, ou encore One square meter house (Paris, 2006), un prototype de bâtiment mettant en porte à faux les notions de l’habitable —, la position subversive de Faustino nous invite à questionner le rôle politique de l’acte de création tout autant que notre propre statut à la fois comme sujet et comme citoyen. D’autres projets majeurs tels que Stairway to heaven (Castello Branco, 2001) – un espace public à usage personnel – ou encore (G) host in the (S) hell (Storefront NYC, 2008), nous conduisent à reconsidérer les frontières entre le public et le privé, le personnel et le collectif.
Avec Mésarchitecture, qu’il fonde en 2001 avec Pascal Mazoyer, Didier Fiúza Faustino développe depuis plus de vingt ans des projets d’échelles multiples. Ont été conçus notamment des interventions pérennes ou temporaires dans l’espace public ainsi que des architectures mobiles à l’occasion de plusieurs évènements à l’international : Arteplage Mobile du Jura (Swiss Expo 02, 2002), Temporary Autonomous Zone (Art Basel Unlimited, 2004), The Hermès H Box (2006), une salle de projection mobile présentée à travers le monde (Tate Modern de Londres, Centre Georges Pompidou à Paris, Beyeler Foundation à Basel,…).
Plusieurs projets et œuvres sont entrés dans les collections de grandes institutions : MoMA, Fondation Calouste Gulbenkian, Fondation Serralves, Fonds National d’Art Contemporain, Musée National d’Art Moderne / Centre Georges Pompidou, MAAT (Museum of Art, Architecture and technologie), FRACs Centre et Nord Pas-de-Calais.
Après avoir passé une partie de son temps à enseigner à la AA School de Londres (2011 - 2017) et comme rédacteur en chef du magazine d’architecture CREE (2015 - 2016), Didier Fiúza Faustino se consacre aujourd’hui pleinement à l’architecture (projets au Mexique, Costa Rica, Belgique, Portugal et France) et l’art (installations et expositions en France, Autriche, Allemagne et Espagne).