Pierre Cardin (1922-2020), regretté membre de l’Académie (section des membres libres), a souhaité encourager les artistes en créant en 1993 cinq prix annuels, d’un montant de 8000 euros chacun, décernés à un peintre, un sculpteur, un architecte, un graveur et un compositeur sur proposition de chacune des sections concernées de l’Académie. Ce soutien est aujourd’hui perpétué grâce à son neveu Rodrigo Basilicati-Cardin.
Le Prix Pierre Cardin 2023 a été attribué en architecture à Guillaume Ramillien.
Guillaume Ramillien
Diplômé en 2006, Guillaume Ramillien remporte le concours EUROPAN 9 et fonde en 2008 son atelier à Paris. Son travail embrasse des échelles variées, depuis l’architecture et le paysage jusqu’à celles des objets, avec sa marque AD l’Architecture du Désir. Guillaume Ramillien est lauréat des AJAP 2016 et du prix EUROPE 40\40 2020. Également enseignant-chercheur depuis 2011 à l’ENSA Versailles, il était commissaire en 2022 de l’exposition "Visible, invisible", seconde biennale BAP ! d’Architecture et de Paysage de la Région Ile-de-France.
Face aux dérèglements anthropocènes, l'ambition de Guillaume Ramillien est celle d’une architecture qui participe à bâtir de nouveaux équilibres pour nos villes, nos milieux et le vivant ; une architecture résiliente, efficiente et économe qui se saisit du caractère intermittent et fini des ressources naturelles matérielles et énergétiques – le soleil, le sol, la pluie et le vent – pour les sublimer ; une architecture à l’impact carbone mesuré qui valorise les circuits courts, les matériaux biosourcés, géosourcés ou réemployés et les savoir-faire des artisans qui les mettent en œuvre ; une approche bâtie qui participe de la réduction de l’artificialisation de nos territoires en liant sans distinction architecture et paysage.
Son approche écosystémique lui fait considérer l’architecture comme l’art de qualifier, et très souvent réparer, les écotones de nos milieux anthropisés. Visant à enrichir leurs conditions, son architecture est aussi un art expérientiel ; un art du temps et des atmosphères créées par les matières et énergies aux qualités visibles et invisibles – sensuelles, poétiques et évocatrices – qu’il convoque. Conscients enfin de la nécessité de défendre le patrimoine immatériel que forment les pratiques et savoirs artisanaux, chacun de ses projets cherche à les solliciter pour développer des filières liées à une économie locale.
Les travaux de Guillaume Ramillien ont été gratifiés du Prix de la Jeune Architecture de la Ville de Lyon, des Trophées Bois Ile-de-France, du Prix National de la Construction Bois, et finalistes de l’Equerre d’Argent en 2016, 2019 et 2021.