Claude Abeille
Président de l’Académie des beaux-arts en 2014
Né en 1930, Claude Abeille commence la sculpture à l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs en 1952 et s'y consacre depuis, tout en travaillant chez Gallimard pour des livre d'art, « L'Univers des formes « et la Pléiade.
Dès ses premières études, en 1956, Claude Abeille, élève de Robert Couturier, devant le développement des mouvements artistiques en vigueur, qui, croyant innover, reprennent à leur compte les créations du demi-siècle précédent, en les exagérant, décide de se mesurer plutôt à la banalité d'un thème tant de fois traité, le torse féminin.
C'est pour lui l'occasion de retrouver l'élégance de la simplicité qui caractérisera la série de ses torses de formes très épurées, que Couturier appellera ses »bornes » pour susciter l'idée d'une route à parcourir.
Il reçoit le prix Bourdelle de sculpture en 1964 qui lui offre la possibilité d'aborder la sculpture monumentale. Les œuvres qu'il réalisera dans le cadre architectural des constructions scolaires ou des villes nouvelles seront pour lui, l'occasion d'intégrer ses sculptures à la vie publique, notamment avec le théâtre de verdure à Istres et l'ensemble d'une grande place et ses fontaines à L'Ile d'Abeau, près de Lyon.
Toutefois, ses interrogations philosophiques feront que son art prend une autre dimension. Ainsi, les torses simples et denses qu'il avait faits jusque-là, expression d'une certaine plénitude pouvaient, en se creusant de plus en plus, jusqu'au vide, être l'expression de cette inquiétude. Une sculpture en témoigne « L'homme absent ».
De là, l'idée que le vêtement qui nous habille, pourrait, à lui tout seul, exprimer la vie et le mouvement par des plis de plus en plus expressifs, ainsi, sa grande exposition à la chapelle de la Salpêtrière à Paris s'intitulera : « Le Vestiaire ». Ce grand ensemble de sculptures va susciter une interrogation, celle du vide, de l'absence qui habite ces vêtements, l'écrivain John Berger dira : « Claude Abeille hanté et inspiré par cette absence, fait allusion au costume des apparences pour suggérer le vide, le creux qu'ils renferment.... Privés de corps, ces habits portés sont le portrait de nos âmes ordinaires ». Pour le philosophe Ennio Floris, « L'art de Claude Abeille est un art qui se sert du vide. Parce qu'il est précisément en quête d'une essence ».
Mais, têtes et mains apparaîtront cependant avec des personnages en mouvement, habités par un souffle exprimé dans les vêtements qui bougent accompagnant le geste, une sorte de théâtralisation de sa sculpture qui demeure totalement originale, actuelle. Plusieurs expositions personnelles et beaucoup d'œuvres vont montrer cette évolution importante dans l'expression du sculpteur. Par exemple : « L'Embarquement », « Le Voyageur, » « Le souffle », « L'impromptu » etc.
En tant que président en 2014, il initie des relations avec les académies des beaux-arts de Pékin qui se poursuivent par des expositions et des relations fructueuses.
Claude Abeille est chevalier de la Légion d'Honneur, officier de l'ordre national du Mérite, commandeur des Palmes Académiques, officier des Arts et Lettres.
26 janvier 1994
16 décembre 2007
18 décembre 2011
Principales collections publiques
Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris
National Art Museum of China Pékin
Bibliographie
2005
Monographie de Claude Abeille, édition de l'éducation du Hebei
1991
Claude Abeille, Le Vestiaire, par G. Lascault et J. Berger, catalogue de l'exposition dans la Chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière, Paris.
Discours prononcé par Jacques Despierre lors de l'installation de Claude Abeille, le 26 janvier 1994, publications de l'Institut de France, nol, 14p.
1976
Dictionnaire des Peintres, Sculpteurs, Dessinateurs et Graveurs, par E. Bénézit, Paris, t.1, p.9.